une petite chronique d'un grand mardi soir. C'est un peu long, mais ça mérite.
C’est sous la pluie que nous arrivons à Nice, ou malgré l’alerte orange de météo-france, le concert est maintenu (ouf !)
L’organisation est au top : de grands entrepôts à proximité du stade ont « prêté » leur parking (moyennant 4 euros par caisse
et les bus font des navettes gratos pour aller au stade.)
Arrivés là bas, on cherche rapidos le coté où nous devons rentrer pour rejoindre la pelouse « or », puis perception des sandwichs et bières (carton rouge du jour : 6 euros le ‘witch, 5 euros la bière ! gulp … ) et nous rentrons assez rapidement finalement vue le monde déjà présent devant les grilles.
Nous nous plaçons assez bien, dans l’axe, le long de l’avancée qui va presque jusqu’au milieu du stade, coupant le terrain de foutchibol quasiment en deux, et à une 20’ taine de mètres de la scène. Et là commence l’attente sous la pluie, dans les imperméables. Pas très agréable mais bon, au moins, il n’y a pas de vent et il ne fait pas froid.
Première partie : killing machine. 4 types arrivent, le batteur est déjà une star, du moins il nous le fait bien comprendre. Et là commence un mini set de 4 morceaux avec un son pourrave de chez pourrave. La guitare à tellement de flanger en permanence qu’on entend pas les changements d’accords, ni les solos. Le bassiste bouge beaucoup ses doigts mais on n’entend qu’un espèce de BROOOOOOMMMMMM permanent, mais le pire c’est le chanteur : un mauvais mélange entre Bruce Dickinson et Axl Rose, qui vrille les tympans quand il monte dans les aigus tout en force Le public, cruel, ne s’y trompe pas et après des applaudissements et acclamations polis à la fin du premier morceau, commence à huer sévèrement dès la fin du deuxième. Un stade entier qui fait « bouuuuuuu », ça fait un gros BOUUUUU..
(Pour être magnanime, j’ai jeté une oreille sur le myspace du groupe en rentrant, me disant que le mauvais son des premières parties est peut être fait exprès pour trancher avec le groupe qui passe derrière. Mais l’écoute avec le son « studio » confirme bien mes impressions : même avec un bon son, pas folichon, guitariste caricatural, et le chanteur est très très vite désagréable quand il se prend pour Ian Gillan)
Puis la pause, avec les roadies qui débarrassent rapidos leur matos, pour enlever les protections sur le matos de la vraie première partie annoncée, SLASH and friends. N’ayant jamais eu l’occase de voir les gunners en concert, autant dire que je suis aux anges, et la suite ne me décevra pas.
L’homme au chapeau, qui vient donc de sortir un album avec plein de « friends » en intervenants, se pointe avec son chapeau, une solide équipe derrière (batteur, bassiste, guitariste, et un chanteur présent sur un ou deux morceaux de l’album, qui est le chanteur du groupe ALTER-BRIDGE me fait remarquer mon metalleux de beau-fils) et attaque d’entrée avec du gros rock de bonne facture, un morceau issu dudit album. D’entrée de jeu, la claque vient d’abord du son. Le son du groupe est précis, équilibré, beau, gros, et le son de Slash est fantastique. Une bonne vieille les paul dans un marshall (avec sûrement deux trois trucs entre), et les doigts magiques du monsieur. Ce gars là est un grand : il suffit d’entendre trois notes et l’on sait à qui on a affaire. Ces mecs n’ont pas l’attitude de rockstar du groupe précédent, ça s’amuse sévèrement sur scène. Ca joue grave. Un deuxième morceaux de l’album, et en guise de troisième morceau, c’est l’intro de « night train » des guns. Miam ! s’enchaine « rocket queen ». La foule est en liesse, et votre serviteur aux anges ; n’ayant jamais eu l’occase de voir les guns en live, autant dire que ça le fait méchamment. Le chanteur est très bon, et s’il ne fait pas oublier Axl, est très convaincant. Slash s’approche pour dire « merci. Pour clore ce mini set, one more gun’s song : civil war » et hop il enchaine direct les arpèges.. le son est vraiment excellentissime, on se croirait sur le disque. Un petit frisson me monte, cette song faisant partie de mes préférées des gun’s. Et ça envoie méchant, le son est là, la patate, le chant. Pour un peu, on se croirait vraiment à un concert des guns. S’enchaînent alors deux autres morceaux de Slash. Ça taille dans le vif, et Slash profite de l’avancée pour venir de placer en face de nous pour envoyer un de ses solos, toujours aussi tranchant. J’ai dépassé depuis longtemps le stade de l’idolatrerie, mais je dois avouer que d’avoir à 3 mètres celui qui fut un de mes mentors durant mon époque guitariste me fait quelque-chose d’indescriptible !!! La vieille Les-paul est magnifique et sonne à pleurer.
Puis il revient ver le micros dit un truc et entamme le riff magique, celui que sur lequel j’ai usé mes cordes, mon morceau préféré des guns : « sweet child o mine ». Le bassiste s’acquitte avec brio de la partie de basse ultra efficace de cette intro, et c’est partit. Cette fois, je me chope une montée de frisson comme je n’en ai pas souvent. OUAAAAA ! Non content de m’avoir mis en émoi, le groupe enchaîne avec « paradise city ». Le stade est en feu, ça saute dans tous les coins. La pluie est oubliée, n’existe pas. Chacun savoure ce moment. Le set se finit sur un morceau de Slash, bien envoyé, bien rock.
Le groupe ovationné, très bonne prestation, et surtout un son impeccable. Les deux guitares bien distinctes, le basse bien présente, la batterie super.
Slash a bien fait son boulot : malgré la pluie, le stade est chauffé à blanc. Ce mini set Gun’n’roses m’a fait le même effet que Gilmour jouant du Pink Floyd : l’âme sonore du groupe était là. (du moins en ce qui concerne mon ressentit perso)
Débarrassage du matos, ultime attente.
Puis la musique d’attente s’arrête. Et là commence une animation sur l’écran géant central : un dessin animé dans lequel un train, avec une grosse loco à vapeur, est lancé à toute allure. Un Angus avec les cornes, la couleur et la queue d’un diable est entrain de charger la chaudière à mort pour accelerer encore le train. Les passagers sont apeurés. Quand surgissent deux super-héroines bien roulées, qui tentent d’aller séduire Angus pour l’éloigner de la chaudière et freiner le train. Mais elle cassent le levier de frein, pas de bol. Sur ce elles sautent du train, et Angus avec sa guitare en main, saute du train aussi. C’est alors que le train arrive au bout de la voie, et vue la vitesse, il va donc s’écraser sur le bâtiment qui est au bout de la voie !!!
Et à cet instant précis, grosse explosion sur scène, l’avancée de la scène envoie une gerbe de feux d’artifices, et derrière la fumée, l’écran géant s’est ouvert en deux, et au milieu gît une énorme locomotive à vapeur encore fumante, 5 mètres de haut, alors que le riff de « rock n roll train », le morceau phare du dernier album se fait entendre, Angus est apparu au milieu du stade, au bout de l’avancée, et il revient donc vers le groupe qui attaque le morceau. Une entrée excellente, spectaculaire, énorme : le plus grand groupe de rock du monde est dans la place. Et c’est partit pour 2h de sueur et de rock n roll. A ce moment là, la pluie qui est assez fine mais constante se fait complètement oublier. Elle n’empêche en rien Angus et Brian Johnson de venir taquiner le public sur l’avancée. Les ayant vu en 2001 au stade de France, j’avais une petite appréhension, 9 ans après, de trouver un groupe un peu vieilli, ou fatigué. Mes appréhensions on mis 30 secondes à s’envoler : c’est toujours aussi énergique ! Ces gars là ne vieillissent pas. Ils sont comme figé dans le temps. Question son, le sol tremble. C’est très fort (merci les bouchons), mais surtout, la section rythmique est ultra-présente : la basse pilonne le terrain. D’ailleurs, étonnament, à certains moment, on dirait qu’Angus est un poil sous mixé, durant quelques solos, il parait en retrait.
Question morceaux, en plus de quatre nouveaux issu du dernier album dont « rock n roll train, big jack, black ice, et war machine », tout le best of habituel y passe. « Back in black, high voltage, TNT, thunderstruck, let there be rock, hells bells, dirty deeds, are you ready, shoot to thrill, you shook me all night long, whole lotta rosie, she's got the jack”, et bien sur en rappel “highway too hell” suivi de l’obligatoire “for those about rock”, qui doit clôturer tous les concerts d’AC/DC depuis qu’il est sorti. Tous les classiques sont là: le solo de 20 minutes, le strip-tease d’Angus, la poupée gonflable de « whole lotta rosie » qui cette fois ci chevauche la grosse loco. Elle doit bien faire 10 mètres de haut, et son gros pied bat la mesure tout le long du morceau, y compris les breaks batterie. Durant « war machine », une autre animation dessin animé anime l’écran géant, on y voit Angus bombarder le monde a bord d’un B52 avec des guitares et des poupées bien roulées estampillées AC/DC, un char d’assaut conduit par Brian Johnson déposer des cab Marshall façon mines anti-pesronnelle, et un galion mené par les trois autres compères canonner tout ça.. Bien délire..
Le groupe déborde d’énergie, Angus comme d’hab’ est extatique. Le fourgon et la camisole l’attendent sûrement à la sortie du concert. Le public rend bien tout ça au groupe.
Mais ça passe trop vite, et c’est déjà la fin, sur un feu d’artifice. Et tout d’un coup, sur les ruine fumantes de la bataille, on se dit « ah tiens, il pleut ».. Un grand moment de rock n roll ; qui regonfle le mental avec un énorme paquet d’énergie positive. Merci les gars, et longue vie à vous !
Donc, ce vendredi, jour de la St Léonce, courrez au Stade de France, ils y seront !