Bon une petit point sur le rythme pour compenser la derniere seance de cam qui a mal tourné
Plusieurs points:
D'abord le rythme, c'est la vie, autant on peut prendre des risques sur des notes que mettre une note "à coté" ne pardonne pas, ça denote le coté essentiel du phenomene, savoir que chacun a son biorythme dependant de sa physiologie et de son environnement culturel, quand vous tapez seul du pied, c'est ce rythme qui vous vient naturellement qui sert de base à toutes vos integrations techniques, on est à l'aise naturel, detendu, il est variable pour chacun mais en general c'est entre 80 et 100 meme si les rythmes technos ont augmenté le tempo, on a pris quelques points seulement (par rapport aux années 80 par exemple), ça c'est l'influence culturelle.
Reste le coté personnel, certains auront une base plus lente que d'autres mais chacun aura des facilités en rapport avec ce tempo, le tout etant d'etendre ce tempo, par le travail, l'ecoute, l'analyse.
Le groove aura une definition variable suivant les gens, le ressenti etant lié à plusieurs parametres.
Il faut bien avoir en tete que comme dans le langage quand on veut convaincre, on hausse le ton, on martele les mots, le contenu est le meme mais l'intention est differente, en musique c'est pareil, etre precis (meme si on ne peut pas lutter avec les machines) ne suffira pas, il faut créer de la pulsation, de l'emotion, on peut jouer sur deux grandes manettes, le placement des notes qui meme si la phrase a un placement theorique, par d'infimes deplacements, on peut generer des impressions, de tension, de detente, l'autre outil etant la durée, jouer sur la longueur des notes, on peut par exemple donner l'illusion tout en ne jouant que des noires en ne leur donnant pas leurs longueurs completes theoriques, que l'on entent un rythme swing, base du travail en walking par exemple, evidemment valable dans n'importe quel style, on notera par exemple, que suivant le batteur, un bassiste ne jouera pas les dites longueurs de la meme façon que sur un metronome, meme sans en etre conscient il s'adapte pour que ses notes profitent des impacts du batteur.
le tout etant de repeter ce mouvement avec regularité, donc precision, souplesse, et regularité sont essentielles à generer ce que l'on appelle couramment un groove.
Important de bien voir que depuis quelque temps ce concept de groove recouvre plus que de l'efficacité, mais fait appel à un phenomene culturel, qui si on n'y prend pas garde risque de freiner l'evolution de la basse, en effet de plus en plus des sortes d'eglises se mettent en place, considerant tel ou tel riffs comme des references universelles, c'est dommage malgré toute la valeur réelle des phrases en question, elles ne sont que l'expression d'un moment culturel, et le risque de voir des gens dirent ,ça groove pas (en faisant reference à tel ou tel motif standard) est que on met à l'index des tentatives ou des incursions dans des domaines rythmiques novateurs, c'est d'autant plus problematique que la basse est dans une phase ascendante de son evolution et quelle s'est affranchie du bassiste parce qu'il faut bien des graves quelque part, pour en fait devenir un instrument entier, qui pourrait peiner à aller plus loin si
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Les batteurs ont eu ce genre de problemes dans les années 80, quand les machines sont arrivées, les gars jouaient, mis à part des grands, pas en place, pas regulier, en utilisant des fiches par style, genre bossa, double croche grosse caisse, ils ont faillis disparaitre et etre cantonnés à des percus ou du freejazz, mais ils ont pris les choses en main, ils sont devenus les meilleurs programmeurs des dites machines, ils ont modifiés la façon d'enseigner, de jouer, maintenant, ils créent en temps réel en interpretant une base, comme un insrtu melodique improvise sur la construction d'une grille, ils ont acquis la precision, la technologie pour se permettre ce genre de choses, en tant que bassiste, on ne peut pas rester en retrait, il faut developper aussi ce genre de demarche meme si elle peut par moment nous rebuter si elle remet en question des notions de grooves efficaces mais sectaires, comme dit un grand pianiste de classique, on arrete pas un TGV de 2000 ans, il faut garder l'esprit ouvert et avant de juger , d'abord comprendre ressentir, au risque sinon de declarer nul une façon de traiter le rythme.
C'est un sujet epidermique qui donne souvent sujet à polemiques entre les bassistes, entre ceux qui laissent la porte ouverte et ceux pour qui la messe est dite pour l'eternité.
Quand on prend en compte par exemple les dernieres evolutions dans le rythme comme la modulation metrique ou la pulsation melodique.
Pour la premiere, il s'agit de superposer des systemes rythmiques, n'ayant quasiment que le premier temps de reference, un batteur aura alors à l'interieur de son rythme des elements qui n'ont aucun impact commun avec la base principale d'où un effet de flou, de tension, on crée de l'emotion brute, on a peu d'exemples à la basse de ce genre de phenomene mis à part Garrison qui fait des incursions dans ce sens dans ses constructions.
Pour la deuxieme on est plus chez nous, la pulsation melodique(qui se joue aussi par les batteurs) a des points communs avec certains des elements qu'on utilise, le but etant de creer du rythme à partir de l'organisation des notes donc en prenant une base de double croche continue par exemple et suivant le choix des notes creer une ou des pulsations rythmiques, on a ça nous dans la creation de walkings mais d'une maniere fonctionnelle pour souligner soit une harmonie soit un evenement particulier, alors que dans le concept de pulsation melodique on genere de multiples sous entendus, ça demande une enorme technologie mais l'effet est impressionnant probleme, d'une par si la personne qui ecoute n'a pas conscience du fait, il n'entendra qu'un flot de notes sans raison melodique, et d'autre part s'il a une vision de la basse limitée à un role bien defini marqué dans le temps, il ne verra pas non plus les portes qu'ouvrent ce genre de tentatives.
On va dire que je fais encore de la feraudite aigue mais c'est le premier qui arrive à concretiser sur l'intrument ce genre de principe, d'ou d'une part son opacité pour certains, et pous d'autres son irrespect par rapport à des lois grooviques universelles, meme si la maturité du gars a encore à se construire c'est en partie pour ça qu'il interesse outre atlantique où les gens sont dejà dans ce genre de demarche musicale et où les novations sont toujours suivies avec interet.
Voilou j'espere que les bassistes sauront prendre leur avenir en main, c'est vrai qu' aucune machine pour l'instant ne nous met le dos au mur mais il serait dangereux de laisser à d'autres des evolutions que l'on pourrait assumer sous peine de se retrouver dans la meme position qu'il Y a 40 ans (celle du gars dans le fond)à l'epoque où un jaco et d'autres ont explosé les contextes et ont fait avancer la basse hors de son role predefini.